Visiter le théâtre de la Fenice à Venise et assister à ses opéras (2024)

Oriane: C’était magique! Enveloppant! Au premier mouvement, au bout d’une minute je pleurais!

Angel: Abuse pas, c’est juste un opéra! Rien de grave!

Oriane: N’empêche que tu as pleuré toi aussi! Je t’ai vu!

Angel: Tu parles, ça n’a rien à voir: moi c’était des larmes de mec!

Suite à notre première visite de la Fenice, lors de laquelle nous avions eu la chance d’assister à une répétition et d’avoir un tout petit aperçu du son rendu par ce temple de la musique, nous n’avons pas pu résister à réserver une soirée pour voir un opéra dans cet endroit sublime, lors de notre voyage suivant à Venise.
Pendant notre séjour au carnaval 2018, nous sommes donc allés écouter et voir l’opéra-bouffe “L’italiana in Algeri” écrit par Rossini en 1813. Et nous n’avons pas été déçus! Outre le fait que cet opéra a été écrit à Venise, qu’il est drôle et rythmé, que les costumes et la musique sont sublimes… c’est l’extraordinaire rendu dans cette salle que nous voulons essayer de décrire!

Dès les toutes premières notes, on a été littéralement enveloppés par un son cristallin, vivant, pénétrant. La musique est partout autour de nous, on la ressent physiquement. Nos yeux se sont embrumés, notre respiration a changé, l’émotion nous a envahis. Oui, dès les toutes premières notes, nous avons pleuré. Et oui, ce grand gaillard d’Angel aussi!

Angel: Mais qu’est-ce qu’elle raconte encore Oriane! J’étais enrhumé, et puis il y avait des courants d’air! C’est un vieux bâtiment, c’était la poussière, faut comprendre, aussi!

Oriane: No coment… Je continue…

Je disais donc… que la musique était partout. Impossible de savoir d’où venait le son.

Oriane: Quand tous les chanteurs chantaient ensemble, j’ai cru un instant que toute la salle s’était mise à chanter! J’aurais presque chanté moi aussi. Alors j’ai tourné la tête de tous les côtés: aucun spectateur ne chantait. Je me suis ravisée!

Angel: Je crois que tu as bien fait! Fallait effectivement pas chanter!

Et puis ce théâtre est tellement bien conçu, que les décors rendent magnifiquement bien. Quand la scène change, la salle semble bouger. On est transporté dans un autre plan, un lieu nouveau sans avoir vraiment conscience qu’il s’agit d’un décor de théâtre. La configuration et l’acoustique extraordinaire du théâtre de la Fenice permet au metteur en scène de placer des chanteurs dans divers endroits, dans la salle, dans une loge ce qui nous permet de vivre la scène encore plus de l’intérieur et d’en décupler l’émotion.

En sortant, on était complètement déconnecté du monde. Le stress évacué, un sentiment particulier, une émotion forte persistante.
On a marché trois quarts d’heure totalement au hasard, avant de réaliser qu’on ne prenait pas le bon chemin pour rentrer. On se trouvait près du pont du Rialto alors qu’on logeait dans le sestiere du Dorsoduro à deux pas du pont de l’Accademia.

Angel: Souvenirs, souvenirs… Rien que de se remémorer ce moment magique ça apaise le stress de ma semaine… Mais c’est insuffisant. Ca fait plusieurs mois. J’ai besoin d’une piqûre de rappel! C’est quoi le programme de la Fenice lors de notre prochain séjour?

Oriane: Pour quelqu’un qui craint la poussière des vieux bâtiments et n’est pas ému aux larmes lors d’un opéra à la Fenice, je te trouve quand même bien ému quand tu en reparles!

Angel: Bon, on se réserve une soirée alors?

Oriane: Dac… On pensera aux mouchoirs cette fois!